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Tunisie : La communauté internationale doit mettre fin au massacre des civils

Le CNLT a appris avec consternation que des Brigades de l’ordre public (BOP) appuyées par des unités spéciales rattachées à la présidence ont tiré à balles réelles sur des manifestants dans la nuit de samedi 8 janvier à dimanche, faisant des dizaines de blessés et une trentaine de morts dans plusieurs villes du centre ouest du pays et notamment à Thala, Reguab, Meknassi et Kasserine ville.

Ils ont opéré des ratissages dans plusieurs quartiers, violant des domiciles et arrêtant massivement des jeunes qu’ils ont emmenés à l’extérieur du centre ville et assassinés froidement, selon des témoignages recueillis auprès des familles des victimes.

Certains d’entre eux ont été retrouvés criblés de balles dans un Oued ou à proximité du cimetière à Thala, d’autres ont succombé à leurs blessures dans les hôpitaux régionaux.

Le lendemain, les BOP ont interdit aux cortèges funèbres de rejoindre le cimetière, autorisant uniquement des regroupements de 3 personnes pour transporter les cercueils et dans certains cas, obligeant la population à abandonner les cercueils dans la rue par des tirs de sommation, comme ce fut le cas à Thala et à Kasserine où le couvre feu a été imposé et l’armée déployée autour des bâtiments publics.

Le CNLT

  • Considère que les forces de l’ordre se sont rendues coupables de crimes de meurtres à une large échelle commis en dehors de tout cadre légal.

  • Ces massacres doivent être dénoncés publiquement à l’échelle internationale et notamment par les partenaires traditionnels de la Tunisie qui sont appelés à sortir de leur silence après plus de 3 semaines d’affrontements entre la police et la population et de répression sanglante portant à plus de 50 le bilan des morts.

  • Appelle la communauté internationale et particulièrement les Nations unies à agir d’urgence en vue de faire cesser ces massacres de civils sans armes.

  • Appelle la Cour pénale internationale à se saisir de ce cas et à ouvrir une instruction afin de déterminer la responsabilité du ministre de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem, dans ces crimes, ainsi que toute personne dont la responsabilité sur ces crimes serait avérée.

Pour le CNLT

La porte-parole

Sihem Bensedrine


Ci-joint Liste non exhaustive des morts par balles durant ces événements.

Kasserine et Thala:

1.      Abdelkader Boulâabi

2.      Abdelkader Ghodhbani

3.      Ahmed Boulâabi

4.      Ahmed Rtibi

5.      Barhoumi (encore pas de prénom disponible et reste à vérifier)

6.      Ghassen Chniti

7.      Marwane Boulâabi

8.      Mohamed Amine Mbarki

9.      Mohamed Amri

10.  Mohamed Asouadi

11.  Mohamed Haddeoui (à vérifier)

12.  Mounir Mbarki

13.  Neji Châabani

14.  Nizar Griri

15.  Nouri Boulâabi

16.  Rabah Nasri

17.  Raoûf Bouzidi

18.  Salah Ben Mohamed Dachraoui

19.  Salah Fridhi

20.  Slah Boughanmi

21.  Yassine Rtibi

 

Rgueb:

1.      Afef Jaballi

2.      Arbi Kadri

3.      Bilel Khlifi

4.      Hedi Aloui (Handicapé)

5.      Manel Bouâallagui

6.      Moâdh Khlifi

7.      Mohamed Ben Ali Jaballi

8.      Nassim Jalleli

9.      Nizar Temimi

10.  Raoûf Kadoussi

 

Meknessi:

1.      Chiheb Âlibi

2.      Youssef Fitouri

 

Feriana:

1.      Un enfant âgé de 13 ans dont on n'a pas encore retrouvé le nom